Astrotheme
Une nouvelle façon d'aborder l'astrologie
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L'astrologie mondiale et les cycles planétaires

Introduction

L'astrologie mondiale est sans doute l'un des domaines les plus anciens et les plus ambitieux de l'astrologie. Depuis l'Antiquité, des astrologues ont scruté le ciel pour y lire les soubresauts des empires, les naissances de civilisations, les guerres et les renaissances.

Elle ne s'intéresse pas à la destinée individuelle, mais aux mouvements de l'Histoire, aux climats collectifs, à ces périodes où le monde semble entrer dans une phase critique, ou au contraire renaître sous un ciel plus clément.

Loin des caricatures, l'astrologie mondiale repose sur un socle méthodologique : l'étude des cycles planétaires lents, des aspects majeurs, des périodes de transition marquées par des entrées de planètes dans de nouveaux signes.

Parmi les chercheurs les plus influents en ce domaine, André Barbault occupe une place centrale. Il a, tout au long du XXe siècle, analysé la corrélation entre les cycles des planètes lentes et les grandes étapes de l'Histoire mondiale. Sa célèbre « courbe de concentration planétaire », bien que discutée, reste un jalon incontournable de l'astrologie mondiale contemporaine.

Mais la discipline n'est pas sans zones d'ombre. Elle se heurte à la difficulté d'interpréter des événements dont les causes sont multiples et dont les dates ne sont pas toujours claires. Elle doit faire preuve d'une extrême prudence lorsqu'il s'agit d'étudier les thèmes d'événements ponctuels, ou pire, de projeter sur une carte du monde les lignes planétaires censées désigner des zones de conflit ou d'harmonie — ce que propose l'astrocartographie, avec une séduction graphique inversement proportionnelle à sa fiabilité réelle.

Cet article propose un état des lieux critique, mais constructif, de l'astrologie mondiale : ce qu'elle peut réellement offrir en tant qu'outil d'analyse historique et cyclique, et ce sur quoi elle doit, pour rester crédible, éviter de trop s'avancer.

Thème du début de la Seconde Guerre mondiale mondiale, 1er septembre 1939 à Dantzig (aujourd'hui Gdansk, Pologne), à 4h45
Thème du début de la Seconde Guerre mondiale mondiale, 1er septembre 1939 à Dantzig (aujourd'hui Gdansk, Pologne), à 4h45

Les grandes horloges célestes

L'astrologie mondiale repose fondamentalement sur l'observation des cycles planétaires lents. Ce sont les mouvements de Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton qui structurent les grandes périodes historiques. Leur lenteur est précisément ce qui les rend pertinents pour analyser les mutations collectives : leur influence ne concerne pas des individus, mais des générations entières.

Parmi les cycles les plus étudiés figure celui de Jupiter-Saturne, d'une durée moyenne de 20 ans. Il marque souvent des tournants politiques et économiques majeurs. Charles Harvey en a exploré les implications idéologiques. À plus grande échelle, les conjonctions Saturne-Pluton ou Uranus-Pluton sont souvent associées à des crises profondes, des réformes radicales, voire des effondrements d'ordre ancien.

Richard Tarnas a poursuivi ce travail en montrant comment certaines configurations célestes (notamment les carrés et conjonctions entre planètes lentes) coïncident avec des périodes de bouleversements historiques majeurs : guerres, révolutions, réformes culturelles. Il ne s'agit pas de causalité directe, mais de résonance symbolique, de climat archétypal.

Enfin, les entrées de planètes dans les signes marquent des changements de tonalité. L'entrée de Pluton en Verseau, par exemple, coïncide avec un regain d'intérêt pour les révolutions technologiques, les intelligences artificielles, et les mouvements collectifs. Il ne s'agit pas de prédire, mais d'identifier des tournants possibles — à la manière d'une horloge cosmique.

Thème du bombardement d'Hiroshima, 6 août 1945 à Hiroshima, à 8h15 JST
Thème du bombardement d'Hiroshima, 6 août 1945 à Hiroshima, à 8h15 JST

Crises, mutations et renaissances

L'astrologie mondiale peut éclairer certains épisodes historiques majeurs, à condition de ne jamais tomber dans l'illusion d'une causalité simple. Les deux guerres mondiales, par exemple, sont précédées de fortes concentrations planétaires et de configurations conflictuelles : Saturne-Pluton en 1914, la conjonction Saturne-Uranus juste avant 1939.

Barbault avait prévu dans les années 1950 une possible période de détente autour de 1989–1990, ce qui coïncida en effet avec la chute du mur de Berlin et la fin du bloc soviétique. Il insistait sur l'importance de la périodicité cyclique, mais aussi sur le fait que les effets planétaires se lisent dans un contexte — et non dans l'absolu.

Raymond Merriman, dans ses travaux sur les marchés financiers, a mis en évidence les relations entre cycles planétaires et fluctuations économiques. Il montre comment certains cycles coïncident avec des bulles, des phases de croissance ou des retournements brutaux. Le lien est moins astrologique que statistique — et c'est là ce qui rend sa démarche particulièrement intéressante.

De son côté, Theodor Landscheidt a tenté une modélisation plus large, reliant météorologie, cycles planétaires et fluctuations sociales. Ses travaux, bien qu'inhabituels dans le champ astrologique classique, anticipaient déjà certaines formes de pensée systémique.

Chute du mur de Berlin, 9 novembre 1989 à Berlin, à 18h57 CET
Chute du mur de Berlin, 9 novembre 1989 à Berlin, à 18h57 CET

L'illusion des dates fondatrices

Lorsqu'on veut dresser un thème astrologique pour un pays, une entreprise ou un événement, la première difficulté est souvent… de choisir la bonne date. Pour un État, doit-on prendre la déclaration d'indépendance ? L'adoption de la constitution ? Le premier acte militaire ? Ou même, dans certains cas, la reconnaissance par la communauté internationale ?

Nicholas Campion a compilé plus de 200 thèmes nationaux. Il ne s'agit pas de trancher, mais de comparer, croiser, vérifier la pertinence de chaque carte selon les événements qu'elle semble refléter. Cette approche comparative, empirique, est la plus saine — et la plus humble.

Pour les sociétés ou les entreprises, la confusion est encore plus grande : moment de l'idée ? signature des statuts ? dépôt de la marque ? virement du capital ? Les astrologues les plus prudents s'accordent à dire qu'il faut travailler avec plusieurs dates significatives, et ne jamais s'appuyer sur un seul thème comme s'il s'agissait d'un acte de naissance individuel.

C'est dans cette prudence que réside le sérieux de la démarche. À trop vouloir forcer l'interprétation d'un événement unique, on tombe dans le symbolisme à la carte, où tout peut se justifier après coup.

Thème de l'attentat du 11 septembre 2001 à New York, à 8h46 EDT
Thème de l'attentat du 11 septembre 2001 à New York, à 8h46 EDT

L'astrocartographie : de belles cartes, peu de preuves

L'astrocartographie, popularisée dans les années 1970, repose sur une idée séduisante : le même thème astral projeté sur la carte du monde, en faisant passer les planètes sur les axes (Ascendant, Milieu du Ciel, etc.). Cela permettrait de localiser les zones où telle ou telle planète « agit » avec plus de force.

Mais dans la pratique, les résultats sont souvent décevants, contradictoires, ou anecdotiques. Les conflits n'éclatent pas toujours sur une ligne Mars, les catastrophes naturelles ne se calent pas sur Pluton, et la réussite ne suit pas automatiquement Jupiter. Comme le notait H.S. Green, la géographie planétaire n'offre pas de garantie, car les cartes célestes ne tiennent pas compte des réalités géopolitiques ni des constructions historiques des États.

Claude Ganeau souligne le manque de validation empirique de ces cartes astro-mondiales. Trop d'interprétations sont faites a posteriori, en superposant les lignes aux événements passés, sans qu'aucune prédiction claire ou reproductible ne puisse en découler.

C'est sans doute l'un des domaines les plus faibles de l'astrologie contemporaine : graphiquement séduisant, mais intellectuellement fragile.

On voit aussi fleurir, depuis les années 1980, une déclinaison individuelle de cette technique : “où passer ses vacances”, “où déménager pour trouver l'amour ou le succès professionnel”, “quelle ville pour développer mon potentiel artistique”…

Si l'astrocartographie appliquée aux personnes a connu un certain engouement, notamment sous l'impulsion de Jim Lewis lui-même, ou d'auteurs comme Martin Davis (Astrolocality Astrology), les résultats concrets sont souvent flous, anecdotiques, ou auto-validés a posteriori.

La subjectivité du ressenti, l'influence des attentes personnelles, et l'absence de toute validation statistique sérieuse laissent planer un doute considérable sur la fiabilité réelle de cette méthode.

Après plus de quarante ans d'usage, aucune étude indépendante ne semble confirmer la pertinence de ces projections géographiques dans la vie individuelle. L'usage de cette technique d'astrocartographie reste simplement ludique.

Thème du premier pas sur la Lune (Apollo 11), 20 juillet 1969, Houston, Texas, USA (centre de contrôle) à 21h56 CDT
Thème du premier pas sur la Lune (Apollo 11), 20 juillet 1969, Houston, Texas, USA (centre de contrôle) à 21h56 CDT

Conclusion : Une astrologie des cycles, pas des certitudes

L'astrologie mondiale n'est pas une science, ni un art divinatoire. C'est un outil d'analyse symbolique, un moyen de réfléchir aux rythmes de l'Histoire, aux résonances entre ciel et société. Elle n'explique pas tout, mais elle offre une grille de lecture des temporalités collectives qui mérite d'être étudiée avec sérieux.

Ses forces résident dans l'étude des grands cycles planétaires, des configurations lentes, des changements d'ère. Là, elle touche à quelque chose de profond : le sentiment que l'Histoire obéit parfois à des rythmes plus vastes que ceux des individus.

Mais dès qu'on tente de localiser un événement, de fonder des analyses sur des dates incertaines ou de dessiner des cartes astrocartographiques du monde, la méthode s'effrite. Prudence, donc. L'astrologie mondiale est prometteuse — à condition de rester lucide sur ses limites, et exigeant dans sa rigueur.

Bibliography

  • Barbault, André. Les Astres et l'Histoire. Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1967.
  • Barbault, André. L'avenir du monde selon l'astrologie. Éditions du Félin, 1993.
  • Campion, Nicholas. The Book of World Horoscopes. The Wessex Astrologer, 2004.
  • Ganeau, Claude. Astrologie mondiale et événements contemporains. Éditions Traditionnelles, 1982.
  • Green, H.S. Mundane or National Astrology. W. Foulsham & Co., 1911.
  • Harvey, Charles, Baigent, Michael, Campion, Nicholas. Mundane Astrology. Aquarian Press, 1984.
  • Landscheidt, Theodor. Cosmic Cybernetics: The Foundations of a Modern Astrology. Ebertin-Verlag, 1973.
  • Meridian, Bill. Planetary Economic Forecasting. Cycles Research, 1994.
  • Merriman, Raymond. The Ultimate Book on Stock Market Timing (Vols. 1–5). MMA Publications, 1997–2012.
  • Tarnas, Richard. Cosmos and Psyche. Viking Penguin, 2006.